dimanche, novembre 26, 2006

Baby Einstein

Lors du Brunch-Pictos, une maman m'a parlé d'un DVD fait par Walt Disney qui pourrait aider nos enfants dans l'apprentissage du langage. Ce sont des vidéos ludiques de la collection Baby Einstein. Je connaissais cette série de nom seulement. Je ne savais pas ce qu'elle contenait exactement. Cette semaine, je magasinais dans une grande surface et j'étais dans la section des DVD. Je m'en suis donc procurée un. C'est vraiment génial pour Antoine. C'est une belle façon d'apprendre des nouveaux mots. Ils allient le langage signé et l'écrit pour nommer un objet et il y a des petites marionnettes qui viennent agrémenter le tout pour garder l'intérêt de l'enfant.



Dire que je m'évertuais à lui faire moi-même des petits vidéos alliant les images, les mots écrit et la parole. J'ai mis, sur Putfile, des petits exemple de ce que je faisais.

http://media.putfile.com/Legumes
http://media.putfile.com/Animaux-31

http://media.putfile.com/Vetements


Un gros merci à la maman qui m'a fait découvrir cette collection.

mardi, octobre 17, 2006

Brunch-Pictos

Dimanche prochain je participerai et animerai un atelier de création de pictogrammes. Le tout se déroulera dans les locaux d'Autisme-Québec. Six parents se joindront à moi pour apprendre l'ABC des pictogrammes. Je suis fin prête. Ce matin je suis allée installer, sur les ordinateurs de l'association, quelques exemples et une banque de pictogrammes et de photos.

Ce sera un plaisir d'échanger sur cette façon particulière de communiquer.

N.B. Si vous voulez une banque de pictogrammes, j'ai mis un lien à droite.

jeudi, octobre 05, 2006

Enfin propre!

Avec un enfant autiste, il est important de choisir ses batailles. Il est impossible de travailler sur tous les fronts en même temps. Les apprentissages sont tellement longs, que l'on s'épuiserait à la tâche.

Ici, il sera question d'une bataille que j'ai commencé, il y a de cela déjà 2 ans. J'en suis sortie victorieuse, mais au prix de nombreux efforts. En mai 2004, Antoine avait 6 ans à l'époque, j'ai commencé l'apprentissage de la propreté. Je vous épargne les détails, je crois que vous avez assez d'imagination pour cela. Mais aujourd'hui, tout cela est dernière moi et j'en suis fort aise. Depuis le début de l'été 2006, Antoine va aux toilettes complètement seul. HOURRA!

J'avais le goût de vous partager ma joie de savoir cette étape terminée. Maintenant, je vais pouvoir choisir une autre bataille.

mardi, septembre 12, 2006

Insomnie

Dans la nuit du 5 au 6 septembre, Antoine a fait de l'insomnie. Cela faisait plusieurs mois que cela ne lui était pas arrivé. Il s'est réveillé vers 2h00 et il n'a réussi à retrouver le sommeil que vers 5h00. Il a donc pu faire l'école buissonnière après seulement 1 journée de classe. J'ai bien essayé de le réveiller. De 6h00 à 6h30, il a eu droit à un massage intégral. Caresse par-ci, chatouille par-là. Il n'y avait rien à faire, il DORMAIT! Si cela n'avait été que Grande Fille avait un rendez-vous chez l'orthodontiste, je ne l'aurais sûrement pas dérangé. Mais là, j'avais un problème... Vers 7h00, j'ai téléphoné ma belle-soeur à la rescousse. Une chance qu'elle ne travaillait pas avant 13h00 cette journée-là.

Nous n'avons jamais su pourquoi Antoine faisait autant d'insomnie, mais une chose est certaine c'est qu'il n'est pas le seul enfant autiste qui en souffre. C'est une question qui revient fréquemment dans les questionnaires médicales permettant de diagnostiquer l'autisme.

Je crois qu'Antoine a beaucoup moins besoin de sommeil que les personnes neurotypiques. Il n'avait que quelques jours et je percevais déjà la différence. Il restait de longues heures éveillées durant la journée. Un peu plus âgé, il ne faisait qu'une sieste par jour alors que les autres enfants en faisait encore deux. Et à l'âge de ne faire qu'une sieste l'après-midi, alors là c'était fini les siestes, il ne dormait que la nuit. Au fur et à mesure qu'il avançait en âge, plus c'était difficile pour lui de s'endormir le soir venu. Comme je voulais respecter l'heure de coucher d'un enfant de son âge, je le couchais vers 8h00 et il ne réussissait à s'endormir que vers 11h00. Il devait avoir 3 ans à cette époque. Que de soirées ai-je passées dans sa chambre pour m'assurer qu'il reste bien dans son lit!

Maintenant, Antoine reste bien sage dans son lit en attendant de sombrer dans les bras de Morphée. Cela lui prend encore 1h30 à s'endormir, mais je peux faire autre chose maintenant. Comment je sais qu'il n'est pas encore endormi? Et bien, Antoine aime faire ses vocalises avant de s'endormir. On dirait qu'il se raconte une histoire. Il dit plein de sons et de mots imaginaires pour ensuite rire aux éclats. Peut-être qu'un jour il pourra nous raconter ses histoires si drôles...

mardi, septembre 05, 2006

Nouveau blog

Pour ceux qui aimerait en savoir un petit peu plus sur la maman d'Antoine, vous pourrez aller lire mon autre blog. Vous trouverez la référence dans mon profil.

jeudi, août 31, 2006

On va à l'école!

Antoine est excité comme une puce. Il ne tient plus en place depuis qu'il est debout. Il sait qu'il va à l'école aujourd'hui et il était prêt à y aller à 7h00 ce matin. Le rendez-vous n'est qu'à 10h15...

Quand sa soeur est sorti avec son sac d'école pour attendre l'autobus, il s'est assis dans l'escalier et il a demandé ses sandales. Il voulait sortir pour attendre le taxi lui aussi.

Des réactions comme celles-là parlent d'elles-même. Il est heureux à l'école et ça paraît. La maman est bien contente!

mercredi, août 30, 2006

La rentrée des classes

L'été tire à sa fin et l'année scolaire va bientôt débuter. Demain matin, il y a une rencontre de céduler avec le nouveau professeur d'Antoine. Durant 1 heure, Antoine pourra se familiariser avec ses nouveaux locaux et apprendra à connaître ses nouveaux intervenants. Chaque élève aura droit à son heure particulière. Le Grand Début se fera mardi prochain. Grande Fille, pour sa part, débutera pour de bon demain matin. S'il n'y tenait qu'à elle, l'été aurait pu ne jamais se terminer. Tant qu'à moi, toute bonne chose à une fin et la maman est bien contente de retrouver son train-train quotidien.

PS Tantôt, Antoine est passé devant son horaire hebdomadaire. Il s'y est arrêté et a pris la flèche indiquant la journée en cour et la placée sous la photo de son école et il a dit: "On s'en va à l'école!" Au moins, il y en a un qui est content de recommencer sa vie scolaire.




À noter: Antoine ne s'est pas mis à parler couramment durant l'été. Même si il semble avoir dit une phrase complète (On s'en va à l'école), ceci constitue un tout pour lui, au même titre qu'un mot seul. Il a associé cette phrase à cette image, car la maman lui dit toujours cette phrase le matin avant de prendre le taxi...

mardi, juin 27, 2006

Vive les Vacances!

Les vacances d'été sont commencées pour les enfants et les mamans commencent le temps supplémentaire.

Il y aura certainement moins de billets pour les mois à venir, mais je vous reviendrai en force en septembre.

mardi, juin 20, 2006

Le comble de la distraction

Hier je suis allée à la piscine avec Antoine et Grande Fille. Antoine est gentil à l'école, presqu'à tous les jours ces dernières semaines. Donc "GO", direction piscine.

Arrivés sur les lieux, Antoine a son petit rituel, il va s'asseoir sur une chaise longue quelques secondes et ensuite il va sur le bord de la piscine et il saute. J'étais à deux pas de lui et voilà que j'allume : "Honnnn! J'ai oublié de lui mettre ses flotteurs!!!" Une chance que j'étais proche, je l'ai pris par les bras et je l'ai tiré hors de l'eau. Cela c'est passé tellement vite qu'il n'a pas eu le temps d'avoir peur et n'a pas avalé une goutte d'eau.

J'ai ri de ma distraction, mais je vous jure que cela ne se reproduira plus. J'ai eu une petite frousse quand même.

J'ai bien hâte qu'il prenne des cours de natation. Ce n'est pas avant l'âge de 10 ans qu'ils ne les prennent.

lundi, juin 19, 2006

Une course vers la victoire

Qui a dit que regarder la télévision était une activité passive. Antoine réussit à en faire une activité très active. Dès que ça chante ou que ça danse, il essait de suivre la chorégraphie. Mais ce soir, ce fût vraiment drôle. Il écoutait le film "Gros Albert" et durant la course à relais, il a couru en rond dans la maison. Il partait du salon pour se rendre dans la salle à manger, pour passer ensuite par la cuisine, le corridor et enfin revenir au salon. Il a fait le tour au moins 10 fois, jusqu'à temps que la coureuse gagne. Et là il s'est exclamé: "Bravo! J'ai gagné!"

Eh, oui! Tu as gagné mon Champion!

lundi, juin 12, 2006

Entrevue du Dr Mottron à la Revanche des Nerdz

J'ai tellement trouvé cette entrevue enrichissante, que je désire la partager avec vous.

Patrick Masbourian - Qu'est-ce que l'autisme?

Laurent Mottron - L'autisme est une condition d'origine neuro-développementale, probablement génétique, qui se caractérise par une modification du traitement de l'information, aussi bien social (les visages, les émotions) que non social (la perception en général) et cela depuis le début du développement.

PM - Concrètement, cela veut dire quoi? On gère l'information différemment?

LM - D'une part, elle est perçue différemment. On sait maintenant que la perception d'un autiste est plus aigue que la nôtre. Ils arrivent à discriminer des choses que nous n'arrivons pas à discriminer, particulièrement dans la modalité auditive, mais également dans la modalité visuelle. Mais ils ont également une capacité que nous on a pas, qui est de regarder le monde juste comme il est. C'est à dire de faire juste que percevoir les formes, les lumières, les mouvements sans , comme on le fait nous, immédiatement les nommer ou les catégoriser. On pourrait dire que chez eux la perception a une espèce d'autonomie qu'elle n'a pas chez nous.

PM - Et cela se traduit par des capacités intellectuelles extraordinaires?

LM - Avant tout différentes des nôtres. Je vais vous donner un exemple qu'est celui de l'acquisition de code écrit. Nous, les enfants apprennent à lire au Québec en général aux alentours de l'âge de six ans. Mais il y a des autistes et des syndromes d'Asperger qui apprennent, sans aucun effort et sans aucun professeur, à décoder le code écrit d'eux-mêmes vers l'âge de 4 ans. Ça ne veut pas dire qu'ils comprennent ce qu'ils lisent au même niveau qu'ils sont capable de lire, mais la compréhension vient ensuite six mois ou un an après.

PM - Donc, finalement c'est quoi? C'est une forme d'intelligence?

LM - C'est une intelligence différente qui se caractérise par un rapport différent à la perception. La place de la perception dans l'intelligence qui est différente. Nous, on peut dire qu'on a une perception bête, c'est à dire qu'on perçoit juste pour pouvoir avoir des émotions et être capable de nommer, mais dès que la perception a fait ce travail-là, on l'envoie promener. Pour les autistes, la perception a plus d'importance et on sait par exemple par des travaux qui se font en résonnance magnétique fonctionnelle que les autistes sont capables de résoudre des tâches, que nous on résout grâce au langage, eux ils les résolvent grâce à un usage accru de la perception.

PM - Je comprends qu'il n'y a pas nécessairement d'intérêt à quantifier l'intelligence (plus grande ou plus petite) mais quand même on a souvent associé l'autisme à un déficit et là ce que vous me dites, c'est qu'au contraire c'est gens-là auraient des capacités différentes mais extraordinaire?

LM - On a toujours su qu'il y avait des autistes d'intelligence normale. On disait que 75% d'entre eux avaient une déficience intellectuelle et 25% était d'intelligence normale. Ce que nous, on a mis en valeur, c'est que ce chiffre est probablement faux pour plusieurs raisons. Il est faux d'abord, car ça dépend du test utilisé. Les 75% sont obtenus en utilisant les échelles de Wechsler, qui sont les tests que nous on utilise pour obtenir le traditionnel QI. Or il existe une autre échelle, qui est ce qu'on appelle les matrices de Raven, qui ne nécessite pas d'instructions verbales et qui chez nous est corrélé à tous les autres tests. Cela veut dire que si vous, vous avez un QI de 130 aux matrices de Raven, si je vous fais passer à peu près tous les autres tests d'intelligence, vous allez avoir à peu près le même résultat. Chez les autistes, on a pas du tout cette situation-là. Ils ont un certain niveaux aux matrice de Raven, mais quand on leur fait passer le Wechsler, le QI traditionnel, ils ont 30 percentiles en moins en moyenne. Et dans certains cas, spécialement pour les autistes mutiques (des autistes qui ne parlent pas) la différence est absolument considérable. On a plusieurs personnes qui sont d'intelligence supérieure, qui sont au dessus du 90ème percentile en Raven alors qu'ils sont intestables au Wechsler. Alors, ils sont considérés comme déficient moyen. Toute proportion gardée, il se passe pour l'autisme, à peu près la même chose qu'il s'est passé pour le film "My left foot", dans lequel on révèle que quelqu'un qui paraît déficient, a en faite une intelligence normale. On ne sait pas combien d'autistes sont concernés par cette différence-là, mais on sait qu'il y en a un certain nombre parmi ceux qui sont apparemment considéré comme déficient et déficient moyen, donc déficient ne sachant pas parler et ne sachant pas lire et écrire apparemment.

P.M. - Et c'est un potentiel qu'ils peuvent exploiter?

L.M. - Ça dépend probablement du type de matériel qu'ils rencontrent. On sait depuis toujours que par exemple, ce que l'on appelle les "savants de syndrome" que l'on appelait de façon très péjorative avant les "idiots savants". Donc, des gens qui ont des capacités exeptionnelles en musique et bien ce sont des gens qui ont un piano chez eux. Ils ont donc rencontré la musique. Les hyperlexiques, ces autistes qui décodent très très vite le code écrit, il faut qu'ils aient accès au code écrit. Les calculateurs de calendriers, il faut qu'ils soient exposés aux calendiriers. Donc, on se rend compte que les autistes, qui souvent ne vont pas chercher le matériel qu'ils sont capable de traiter, ont besoin d'être exposé à ce matériel.

P.M. - Comment on fait pour le déceler ce potentiel et ensuite l'encadrer?

L.M. - C'est là que le résultat que l'on a, a probablement des conséquences importantes, c'est nous, on a la conviction maintenant qu'à partir du moment où un autiste présente des capacités particulières dans au moins un domaine cela doit vouloir dire qu'il est d'intelligence normale ou quasi-normale ou supérieure à la normale dans tous les autres domaines. Mais pour les mettre en valeur, il faut l'exposer à un matériel. Donc, il faut faire le pari qu'il n'est pas déficient intellectuel. Donc, vous avez un espèce de cercle vicieux. Quand on considère que quelqu'un est déficient intellectuel, on lui parle comme à un enfant pré-verbal. On lui fait des gouzis-gouzis ou l'équivalent, mais on ne s'adresse pas à lui comme à ce petit adulte que sont les autistes, qui sont souvent des grands raisonneurs, des gens logiques, des gens qui s'intéressent au code écrit, qui ont un vocabulaire exeptionnel par écrit et par oral souvent, même si ils ne paraissent pas s'intéresser à l'aspect sociale des choses. Alors, cela correspond à faire le pari de l'intelligence chez un enfant qui paraît déficient.

P.M. - Donc l'idée finalement, c'est de l'aborder complètement différemment.

vendredi, juin 09, 2006

Gentil??!!!

Pour améliorer les comportements d'Antoine à l'école, j'ai décidé de récompenser les bons comportements. À tous les jours, l'école m'indique comment il s'est comporté dans la journée en encerclant, dans son agenda scolaire, un émotycone correspondant à son humeur. Et quand il a un bonhomme sourire, il lui font coller un sticker dans son agenda. J'ai donc mis en place un petit système visuel pour qu'il puisse comprendre ce que j'attends de lui et pour qu'il puisse savoir qu'elle sera la récompense.

Voici ce que j'attends de lui:

Et voici la récompense qu'il pourra avoir après 4 jours de bons comportements:


Cela a pris quelques semaines avant de comprendre vraiment le principe, mais maintenant il le comprend très bien.

Quand il arrive de l'école, la première chose qu'il me dit quand il a un collant dans son cahier c'est : "Gentil??!!!" et il s'empresse d'aller chercher son casse-tête pour pouvoir rajouter un morceau.

Si il fait une bonne journée aujourd'hui à l'école, cet après-midi il va pouvoir aller faire quelques bombes dans la piscine du Québec Inn!

jeudi, juin 08, 2006

Journée de recueillement

Un membre de ma famille vit un grand deuil ces jours-ci. Aujourd'hui, j'aurai une pensée toute spéciale pour elle et ses proches.

lundi, juin 05, 2006

Le langage comme de la musique

Depuis quelques semaines, Antoine ne veut pas que je le réveille. Il est trop bien dans son lit. Pour se mettre dans le contexte : de 6h30 à 7h00 je vais dans sa chambre aux 10 minutes pour lui flatter le dos et les cheveux pour qu'il daigne se réveiller. Quand il a un oeil ouvert, il ne veut plus que j'entre dans sa chambre. Il me dit alors : "Bye! Bye!" C'est sa façon à lui de nous dire vas-t-en! Il a associé cette signification à ce mot, car quand je lui disais bye-bye, je m'en allais toujours après.

Ce matin, il a pointé la porte et il m'a débité une suite de sons sans signification particulière, mais on reconnaissait le rytme et la mélodie d'une phrase. Si il avait pu mettre des vrais mots dans sa phrase on aurait pu l'entendre dire : "Sors de ma chambre maman, c'est correct je suis réveillé maintenant!" J'ai vraiment trouvé ça drôle, on aurait presque dit qu'il parlait une autre langue.

Pour comprendre pourquoi Antoine est capable de reproduire la mélodie du langage et non les mots qui vont avec, il y a une explication qui fut apporté par une chercheure en France. Elle a fait passé des scans à des personnes autistes et l'imagerie cérébrale démontrait que le langage et la musique activaient les mêmes zones cérébrales. Tandis que chez les personnes normales, le langage active une zone spécifique et la musique une autre. C'est pour cette raison que la communication est si difficile chez eux. Ils ont de la difficulté à faire abstraction des bruits ambiants lorsqu'ils écoutent quelqu'un parler. Cela demande donc une concentration supplémentaire pour décoder tout ce que les gens peuvent leur dire.

samedi, juin 03, 2006

Changement à l'horaire

Hier, dans l'agenda scolaire d'Antoine j'ai eu une notice à l'effet qu'Antoine avait eu un mauvais comportement. Durant 35 minutes, il n'a pas collaboré aux activités, il a lancé du matériel et a tenté de frapper et cela parce qu'il y a eu un changement dans son horaire. Il était prévu qu'il voit la psychologue en avant-midi et cela a dû être cancellé. Il faut dire qu'il adore travailler avec la psychologue. Je le comprends, elle fait du si bon travail.

Pour Antoine, il est très important de respecter l'horaire préétabli. Quand survient un contretemps et que l'on doit modifier l'horaire, cela le pertube car il perd ses repères et il faut bien le dire, il n'aime pas le changement. (Enfin, pas toujours, quand le changement est beaucoup plus plaisant que ce qui était prévu, c'est drôle mais c'est correct.) Comme quoi, il n'est peut-être pas si différent des autres enfants après tout, seulement il ne se contrôle pas aussi bien.

À l'école comme à la maison, il possède un horaire TEACCH. Voici 2 exemples d'horaire :

vendredi, juin 02, 2006

Une bonne mémoire

J'ai toujours su qu'Antoine avait une excellente mémoire. Hier, il me l'a encore démontré.

Les premières années de la vie d'Antoine se sont déroulées à Sorel. Antoine y a vécu jusqu'à l'âge de 5 ans. À cette époque, il obtenait les services du CRDI (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle) de la région. Comme je parle à Antoine avec des pictogrammes, j'utilisais le logo du centre pour lui signifier où nous allions.

Hier, mon p'tit chéri a trouvé le courrier et est venu me voir avec une lettre du CRDI de Québec. Il pointe le logo sur l'enveloppe et me dit "ici!". Il a voulu que j'ouvre l'enveloppe pour voir ce qu'il y avait dedans. Il fut un peu déçu de voir qu'il n'y avait rien d'autre que du papier avec des mots noirs dessus. Il pointe encore le logo et demande "Ici".

C'est bon de savoir qu'il a des bons souvenirs de ses thérapies. Les éducateurs sont vraiment formidables. Ils font tout pour que l'enfant ne s'aperçoive pas qu'il est en train de travailler. Chapeau, c'est réussi!

jeudi, juin 01, 2006

Il y a une momie dans mon jardin!

Hier soir, sur l'heure du souper, j'étais dehors avec les enfants à profiter de la belle température. Les enfants pataugeaient dans la piscine et moi je pratiquais la "farniente". Tout d'un coup, le ciel s'obscurcit sans crier gare. Un vent de panique s'empare de moi. Vite, vite il faut tout rentrer dans la maison. "Vite, vite Grande Fille viens m'aider à remettre la toile sur la piscine." Dès que nous sommes prêtes à déposer la toile sur la piscine, le vent décide de se lever avec une violence peu commune, je lâche prise malgré moi et la toile vient s'entortiller autour de Grande Fille. Elle ressemblait à une vrai momie égyptienne.

Fous rires assurés à l'abri dans la maison. :0)))

mercredi, mai 31, 2006

"Je veux ~&@§µ£¤"

J'haïs ça quand je ne suis pas capable de comprendre ce qu'il me demande. On ne peut pas avoir des pictogrammes (images) pour tout et des fois il me demande quelque chose et je ne réussis pas à deviner ce qu'il veut. J'entends la mélodie qui se retrouve derrière le mot, mais je suis incapable de répéter ce qu'il vient de me dire. Cette mélodie me dit quelque chose, peut-être une émission de télévision? Mais laquelle???!!

Il est bien patient mon ti-lou, il répète aussi souvent qu'on le lui demande et quand il voit que l'on ne réussit pas à comprendre, il passe à autre chose. Ça n'a pas toujours été comme cela, mais maintenant je crois qu'il a compris que "Je ne sais pas!" ne veut pas dire la même chose que "Je ne veux pas!".

mardi, mai 30, 2006

PECS, une révélation!

"Picture Exchange Communication System ou PECS est un système de communication par échange d'images qui permet de suppléer ou d'augmenter la communication des jeunes enfants ayant des troubles autistiques ou présentant un déficit de la communication sociale."

Quelques semaines après le début des séances en orthophonie, mon orthophoniste me parla d'une nouvelle méthode qui consiste à échanger des images pour demander ce que l'on désire. J'ai trouvé l'idée bonne et je commençai à prendre mes renseignements. La chance me sourit, car une formation pour apprendre à utiliser PECS se donna 1 mois plus tard. Après 2 journées intensives à apprendre les aléas de cette technique, je suis enfin prête à le montrer à Antoine.

Au début, pour que l'enfant comprenne qu'il doit donner une image pour obtenir ce qu'il veut, on enlève le jouet préféré quelques instants et on modélise l'enfant à nous donner l'image représentant l'objet en question, pour l'obtention de l'objet tant désiré. Wow! Antoine a compris le principe presqu'immédiatement. Au bout de 2 semaines, il était même capable de se déplacer pour nous donner l'image. Cela semble annodin, mais il est difficile pour l'enfant autiste d'attirer l'attention de l'autre pour demander quelque chose.

Aujourd'hui, Antoine peut faire des phrases complètes de 5-6 mots avec des pictogrammes. Cette méthode continue de l'aider. Il peut apprendre des mots nouveaux et cela aide l'interlocuteur à comprendre les mots qui sont prononcés avec une élocution déficiente.

Le PECS de Fabien donne un bon exemple de ce qu'est le PECS.

Une bonne banque de pictogrammes avec plein de liens.

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Edit

Une petite anecdote:

Jusqu'à il y a environ 1 an, Antoine, pour les pictogrammes dont il ne connaissait pas le mot, disait : "Je veux nanananananana." C'est devenu un running gag à la maison. :0)))

lundi, mai 29, 2006

Ahhhh! Je suis embarrée dehors!

Antoine vient de m'embarrer dehors. Il faut dire qu'il a été habitué que l'on barre les portes systématiquement à chaque fois que l'on est à l'intérieur (sécurité pour lui oblige). Nous étions à l'extérieur et il décide de rentrer dans la maison. Je termine de ranger ce que je faisais et je le suis à l'intérieur. Ahhhh! Il a barré la porte encore une fois! Cette fois-ci, ça c'est terminé sans péripéties. Il est venu m'ouvrir la porte quand j'ai cogné. Il n'en a pas toujours été ainsi. Une certaine fois, il m'embarre à l'extérieur et ne porte aucunement attention à mes simagrés derrière la porte. Il faut dire que ce n'est pas un réflexe chez les enfants autistes de répondre à la porte. Je suis donc contrainte d'aller sonner chez le voisin pour lui emprunter son téléphone et appeler mon beau-frère à l'ouvrage pour qu'il vienne me porter les clefs. Une demi-heure plus tard, je pus enfin retrouver mon domicile.

Ces petites choses habituellement insignifiantes sont pour moi source de grande fierté. (Qu'Antoine ait appris à venir à la porte quand il entend frapper.) À chaque jour, il y a une petite victoire sur la bataille et c'est merveilleux.

dimanche, mai 28, 2006

Graine de champion

Aujourd'hui nous avons installé la piscine. Ce n'est pas une grosse piscine, vous savez celle qu'on doit entreposer l'hiver venu. Elle fait la 'job' quand même, les enfants ont un plaisir fou d'y patauger et de s'éclabousser.

J'apréhendais un peu cet instant. Il faut dire que l'an passé cela avait été assez intense. Cris et grincements de dents étaient au rendez-vous. Nous ne travaillions pas assez vite au goût d'Antoine. C'est tout un contre-maître notre fiston. Mais cette année, il a fait cela comme un grand. Il s'est assis tout à côté de nous et a regardé les préparatifs sans aucun signe d'impatience. En attendant qu'il y ait assez d'eau pour pouvoir y tremper ses petons, il a profité de l'occasion pour semer aux quatre vents des graines de pissenlits.

Bravo Fiston, tu es mon champion!
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Édité le 1er juin 2006 à 21h00

Petit ajout pour la grand tante d'Antoine. ;-)

samedi, mai 27, 2006

Un petit appareil fort utile

Une compagnie québécoise a lancé un bracelet anti-fugue en France. Espérons qu'un tel service sera disponnible d'ici peu au Québec.

vendredi, mai 26, 2006

Des fois, je suis fatiguée de ...

... toujours être obligée de suivre Antoine pas à pas quand il joue dehors. Si au moins je pouvais faire mon ouvrage en même temps qu'il joue. Mais je dois toujours l'avoir à l'oeil. À chaque fois que je décide de commencer quelque chose, il s'éloigne et je dois tout laisser en plan et le suivre. C'est mon lot de ne pas être capable de terminer ce que je commence. Dans ces circonstances, plus souvent qu'autrement, j'aime mieux ne rien commencer plutôt que d'arrêter en plein milieu. C'est frustrant à la longue.

jeudi, mai 25, 2006

"Denis Lévesque" de LCN

Une ébauche de réponse pour répondre à la question que se posait Louis-Philippe. Hier soir à LCN, à l'émission de Denis Lévesque, ils annonçaient qu'ils allaient répondre à la question: "Que deviennent les enfants autistes une fois rendue à l'âge adulte?"

Les invités étaient:

  • Madame Sophie Prégent, comédienne et mère d'un enfant autiste de 4 ans.
  • Madame Lucille Bargiel, mère d'un adulte autiste de 34 ans.
  • Monsieur Georges Huard, technichien en informatique et adulte vivant avec le syndrome d'Asperger.
  • Madame Carmen LaHaie, présidente d'Autisme Montréal.

Madame Prégent se pose les mêmes questions que nous: "Quel est l'avenir de mon enfant?" Mais pour l'instant, l'important c'est de lui donner tous les outils nécessaires à son développement pour qu'il puisse se rendre le plus loin possible dans l'autonomie.

Madame Bargiel a fait face à un cheminement beaucoup plus difficile. Son enfant fut scolarisé dans des classes pour les enfants ayant une déficience intellectuelle plutôt sévère. Il n'y avait pas de stimulation au niveau académique, ce qui a empêché son fils de développer son plein potentiel.

Ils ont discuté aussi à l'effet que les adultes d'aujourd'hui n'ont vraiment pas reçu beaucoup de services dans leur enfance en comparaison avec les enfants de maintenant. 75% des autistes étaient évalué avoir une déficience intellectuelle à l'époque, tandis qu'aujourd'hui, il n'y en a que 25%.

Monsieur Georges Huard nous a parlé de son frère autiste qui est placé en centre de réadaptation. Avant il avait été interné en psychiatrie, mais ce n'était vraiment pas sa place. Monsieur Huard s'est aperçu de sa différence en se rendant compte qu'il avait des comportements similaires à son frère. Il s'est dirigé vers l'informatique, car il a une passion pour les chiffres et pour le temps. Il aime compter le nombre de minutes qu'il y a entre deux dates.

Madame LaHaie, pour sa part, nous a parlé d'une diète qui permettrait que son fils soit plus alerte.

Dans le fond, tout peut arriver pour l'avenir de nos enfants, du placement en centre de réadaptation jusqu'à l'autonomie complète avec un bon travail. Ce sont les capacités de la personne autiste qui en décident et aussi l'environnement dans lequel il évolue.

mercredi, mai 24, 2006

J'en suis encore toute retournée...

On dit que l'on apprend à force de faire des expériences. Et bien, Antoine doit en savoir des choses, car des expériences il en fait plus souvent qu'à son tour. J'étais en train de naviguer sur le net quand j'entends un drôle de bruit. Je cherche mon garçon à travers la maison pour savoir ce qui est arrivé. Il était dans ma chambre en train de regarder l'arrière de la télévision. Ça sentait le caoutchouc brûlé. Là je commence à devenir vraiment nerveuse. Je regarde pour voir si il n'y a pas le feu à quelque part. Je ne vois rien. Ce que je vois, par contre, ce sont des filages coupés et une pair de ciseaux. Il a coupé des fils RCA et le fil d'alimentation du vidéo. Le bruit que j'avais entendu, c'était un spark électrique. Les ciseaux ont un trou dans la lame. Il n'a qu'une petite rougeur sur le bras et semble en pleine forme.

Fiou! Il y a eu plus de peur que de mal.

Prix Bolo!

Je voulais avoir un nom représentatif pour mon 'url'. Quelque chose qui parlait de lui-même pour connaître le sujet traité ici. J'y ai songé longuement et voilà qu'aujourd'hui, je m'aperçois qu'il y a une faute d'orthographe: "cummunication". N'importe quoi!

Pffff, ça m'apprendra à vouloir être Miss Parfaite!

mardi, mai 23, 2006

Dr Laurent Mottron aux Nerdz

Pour ceux que cela intéresse, le Dr Laurent Mottron, psychiatre de renom spécialisé en autisme a accordé une entrevue à l'émission "La revanche des Nerdz" à Z-télé. L'émission sera en redifusion le mardi 24 mai à 7h00 am et le samedi 27 mai à 10h00 am.

samedi, mai 20, 2006

Bonne Fête Antoine!

Dans la semaine suivant le diagnostic, j'ai téléphoné à mon CLSC pour savoir si ils offraient des services de stimulation précoce. Ils m'ont référé au centre de réadaptation de ma région. Ces derniers mirent Antoine sur leur liste d'attente et eurent la bonne idée de me référer à une orthophoniste au privé. Nous étions à une semaine de Noël. J'ai pu avoir un rendez-vous le 11 janvier. C'est donc le jour de son deuxième anniversaire qu'Antoine a commencé son entraînement à la communication.

Résilience

Le papa a beaucoup mieux réagi que moi. Il est la définition même de la résilience. Quand de mon côté, l'univers venait de s'écrouler, lui il me dit cette réflexion : "C'est le même petit bonhomme que l'on aimait, avant et après le diagnostic. Il n'a pas changé à cause que l'on sait maintenant qu'il est autiste." Depuis ce jour, j'essaie de toujours voir le côté positif de la situation. Je crois bien que cette attitude nous a grandement aidé a passé au travers des situations plus difficiles. Et veux, veux pas, nous en sommes sortis grandi.

mardi, mai 16, 2006

La communication chez les tout-petits

Aujourd'hui, en attendant à la caisse pour payer, il y avait un poupon. Il devait avoir environ 9 mois. Il faisait de la belle façon à la caissière. Tout plein de gazouillis et des rires communicateurs. La caissière lui a répondu: "Mais tu parles dont bien!" La mère de répondre: "Ah! Si il pouvait parler pour vrai!" Pour ma part, je trouvais qu'il communiquait tellement bien. Il avait un regard franc quand il nous regardait. Quand je me suis penchée pour être à son niveau, j'ai même lu dans ses yeux, l'interrogation face à un visage étranger et ensuite l'ouverture et le sourire, car il avait compris que je n'étais pas une menace.

La communication est vraiment innée chez l'humain.

Le Diagnostic

Un rendez-vous chez le pédiatre que je croyais pareil à tous les autres s'avéra quelque peu différent. "Il faudra faire une évaluation complète à l'hôpital Ste-Justine, mais je crois, Madame, que votre fils est autiste!" OUFF!

Toutefois, ce n'est pas comme si je ne m'en attendais pas. Je sentais bien que quelque chose n'allait pas. Mais j'aurais voulu passer mon tour pour cette fois-ci.

samedi, mai 13, 2006

Une petite définition

Je suis en train de lire le journal du CRDIQ (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec). Il y a un dossier sur l'autisme pour souligner le Mois de l'autisme 2006. Il y a un petit article qui donne une bonne définition de l'autisme.

Qu'est-ce que l'autisme?
Par Jessika Dion
Services enfance-jeunesse

L'autisme est l'un des cinq syndromes qui font partie des troubles envahissants du développement. Il s'agit d'un désordre du système nerveux central qui affecte le fonctionnement sensoriel et neurologique de la personne.

L'autisme entraîne des déficits importants au plan de la communication. Ces difficultés se manifestent par une expression et par une compréhension déficiente du langage, voir même l'absence complète de langage.

Il entraîne des difficultés à l'égard des interactions sociales. En effet, les personnes autistes ont de la difficulté à comprendre les codes qui régissent nos relations sociales et à leur donner un sens. Ils s'adaptent difficilement aux différentes situations sociales et ont de la difficulté à comprendre la perspective des autres (cécité sociale). Il est donc faux de croire que l'autiste préfère s'isoler. Il cherche à entrer en contact avec son entourage, mais c'est un plus grand défi pour lui.

L'autisme entraîne aussi des atteintes neurosensorielles. La personne peut donc présenter des hyper ou des hyposensibilité des cinq sensqui se manifestent par des comportements qui peuvent nous paraître particuliers (exemple: refuser de porter des vêtements longs, marcher pieds nus dans la neige). La personne autiste peut aussi présenter des comportements stéréotypés et répétitifs (exemple : battre des mains, faire toujours les mêmes rituels). Il est reconnu que l'information présentée visuellement (pictogramme, photo, listes écrites, etc.) a plus de sens pour la personne autiste et favorise ses apprentissages.

De plus, l'autisme entraîne des déficits cognitifs. Ainsi, la personne présente des difficultés avec les séquences et l'organisation de l'action. Elle a de la difficulté avec les concepts abstraits. Elle peut être facilement distraite et elle porte excessivement attention aux petits détails. D'ailleurs, de 25 à 30 % des personnes autistes ne présentent pas de déficience intellectuelle.

Cette présentation de l'autisme est trèes succinte et , évidemment, chaque manifestation de ces symptômes varie beaucoup d'une personne à l'autre. En espérant néanmoins que cette présentation vous éclairera un peu sur ce qu'est l'autisme.

Bienvenue

Bienvenue dans ce blog.

Je suis la mère d'un enfant autiste. Antoine présente un grave trouble de la communication. Son apprentissage du langage se fait à petits pas. Il a 8 ans et il a une communication évalué à celle d'un enfant de 18 mois. Par ce Blog, je vais vous faire part des moyens utilisés pour entrer en communication avec Antoine et les petites anecdotes qui découlent de cette communication déficiente.