mardi, juin 27, 2006

Vive les Vacances!

Les vacances d'été sont commencées pour les enfants et les mamans commencent le temps supplémentaire.

Il y aura certainement moins de billets pour les mois à venir, mais je vous reviendrai en force en septembre.

mardi, juin 20, 2006

Le comble de la distraction

Hier je suis allée à la piscine avec Antoine et Grande Fille. Antoine est gentil à l'école, presqu'à tous les jours ces dernières semaines. Donc "GO", direction piscine.

Arrivés sur les lieux, Antoine a son petit rituel, il va s'asseoir sur une chaise longue quelques secondes et ensuite il va sur le bord de la piscine et il saute. J'étais à deux pas de lui et voilà que j'allume : "Honnnn! J'ai oublié de lui mettre ses flotteurs!!!" Une chance que j'étais proche, je l'ai pris par les bras et je l'ai tiré hors de l'eau. Cela c'est passé tellement vite qu'il n'a pas eu le temps d'avoir peur et n'a pas avalé une goutte d'eau.

J'ai ri de ma distraction, mais je vous jure que cela ne se reproduira plus. J'ai eu une petite frousse quand même.

J'ai bien hâte qu'il prenne des cours de natation. Ce n'est pas avant l'âge de 10 ans qu'ils ne les prennent.

lundi, juin 19, 2006

Une course vers la victoire

Qui a dit que regarder la télévision était une activité passive. Antoine réussit à en faire une activité très active. Dès que ça chante ou que ça danse, il essait de suivre la chorégraphie. Mais ce soir, ce fût vraiment drôle. Il écoutait le film "Gros Albert" et durant la course à relais, il a couru en rond dans la maison. Il partait du salon pour se rendre dans la salle à manger, pour passer ensuite par la cuisine, le corridor et enfin revenir au salon. Il a fait le tour au moins 10 fois, jusqu'à temps que la coureuse gagne. Et là il s'est exclamé: "Bravo! J'ai gagné!"

Eh, oui! Tu as gagné mon Champion!

lundi, juin 12, 2006

Entrevue du Dr Mottron à la Revanche des Nerdz

J'ai tellement trouvé cette entrevue enrichissante, que je désire la partager avec vous.

Patrick Masbourian - Qu'est-ce que l'autisme?

Laurent Mottron - L'autisme est une condition d'origine neuro-développementale, probablement génétique, qui se caractérise par une modification du traitement de l'information, aussi bien social (les visages, les émotions) que non social (la perception en général) et cela depuis le début du développement.

PM - Concrètement, cela veut dire quoi? On gère l'information différemment?

LM - D'une part, elle est perçue différemment. On sait maintenant que la perception d'un autiste est plus aigue que la nôtre. Ils arrivent à discriminer des choses que nous n'arrivons pas à discriminer, particulièrement dans la modalité auditive, mais également dans la modalité visuelle. Mais ils ont également une capacité que nous on a pas, qui est de regarder le monde juste comme il est. C'est à dire de faire juste que percevoir les formes, les lumières, les mouvements sans , comme on le fait nous, immédiatement les nommer ou les catégoriser. On pourrait dire que chez eux la perception a une espèce d'autonomie qu'elle n'a pas chez nous.

PM - Et cela se traduit par des capacités intellectuelles extraordinaires?

LM - Avant tout différentes des nôtres. Je vais vous donner un exemple qu'est celui de l'acquisition de code écrit. Nous, les enfants apprennent à lire au Québec en général aux alentours de l'âge de six ans. Mais il y a des autistes et des syndromes d'Asperger qui apprennent, sans aucun effort et sans aucun professeur, à décoder le code écrit d'eux-mêmes vers l'âge de 4 ans. Ça ne veut pas dire qu'ils comprennent ce qu'ils lisent au même niveau qu'ils sont capable de lire, mais la compréhension vient ensuite six mois ou un an après.

PM - Donc, finalement c'est quoi? C'est une forme d'intelligence?

LM - C'est une intelligence différente qui se caractérise par un rapport différent à la perception. La place de la perception dans l'intelligence qui est différente. Nous, on peut dire qu'on a une perception bête, c'est à dire qu'on perçoit juste pour pouvoir avoir des émotions et être capable de nommer, mais dès que la perception a fait ce travail-là, on l'envoie promener. Pour les autistes, la perception a plus d'importance et on sait par exemple par des travaux qui se font en résonnance magnétique fonctionnelle que les autistes sont capables de résoudre des tâches, que nous on résout grâce au langage, eux ils les résolvent grâce à un usage accru de la perception.

PM - Je comprends qu'il n'y a pas nécessairement d'intérêt à quantifier l'intelligence (plus grande ou plus petite) mais quand même on a souvent associé l'autisme à un déficit et là ce que vous me dites, c'est qu'au contraire c'est gens-là auraient des capacités différentes mais extraordinaire?

LM - On a toujours su qu'il y avait des autistes d'intelligence normale. On disait que 75% d'entre eux avaient une déficience intellectuelle et 25% était d'intelligence normale. Ce que nous, on a mis en valeur, c'est que ce chiffre est probablement faux pour plusieurs raisons. Il est faux d'abord, car ça dépend du test utilisé. Les 75% sont obtenus en utilisant les échelles de Wechsler, qui sont les tests que nous on utilise pour obtenir le traditionnel QI. Or il existe une autre échelle, qui est ce qu'on appelle les matrices de Raven, qui ne nécessite pas d'instructions verbales et qui chez nous est corrélé à tous les autres tests. Cela veut dire que si vous, vous avez un QI de 130 aux matrices de Raven, si je vous fais passer à peu près tous les autres tests d'intelligence, vous allez avoir à peu près le même résultat. Chez les autistes, on a pas du tout cette situation-là. Ils ont un certain niveaux aux matrice de Raven, mais quand on leur fait passer le Wechsler, le QI traditionnel, ils ont 30 percentiles en moins en moyenne. Et dans certains cas, spécialement pour les autistes mutiques (des autistes qui ne parlent pas) la différence est absolument considérable. On a plusieurs personnes qui sont d'intelligence supérieure, qui sont au dessus du 90ème percentile en Raven alors qu'ils sont intestables au Wechsler. Alors, ils sont considérés comme déficient moyen. Toute proportion gardée, il se passe pour l'autisme, à peu près la même chose qu'il s'est passé pour le film "My left foot", dans lequel on révèle que quelqu'un qui paraît déficient, a en faite une intelligence normale. On ne sait pas combien d'autistes sont concernés par cette différence-là, mais on sait qu'il y en a un certain nombre parmi ceux qui sont apparemment considéré comme déficient et déficient moyen, donc déficient ne sachant pas parler et ne sachant pas lire et écrire apparemment.

P.M. - Et c'est un potentiel qu'ils peuvent exploiter?

L.M. - Ça dépend probablement du type de matériel qu'ils rencontrent. On sait depuis toujours que par exemple, ce que l'on appelle les "savants de syndrome" que l'on appelait de façon très péjorative avant les "idiots savants". Donc, des gens qui ont des capacités exeptionnelles en musique et bien ce sont des gens qui ont un piano chez eux. Ils ont donc rencontré la musique. Les hyperlexiques, ces autistes qui décodent très très vite le code écrit, il faut qu'ils aient accès au code écrit. Les calculateurs de calendriers, il faut qu'ils soient exposés aux calendiriers. Donc, on se rend compte que les autistes, qui souvent ne vont pas chercher le matériel qu'ils sont capable de traiter, ont besoin d'être exposé à ce matériel.

P.M. - Comment on fait pour le déceler ce potentiel et ensuite l'encadrer?

L.M. - C'est là que le résultat que l'on a, a probablement des conséquences importantes, c'est nous, on a la conviction maintenant qu'à partir du moment où un autiste présente des capacités particulières dans au moins un domaine cela doit vouloir dire qu'il est d'intelligence normale ou quasi-normale ou supérieure à la normale dans tous les autres domaines. Mais pour les mettre en valeur, il faut l'exposer à un matériel. Donc, il faut faire le pari qu'il n'est pas déficient intellectuel. Donc, vous avez un espèce de cercle vicieux. Quand on considère que quelqu'un est déficient intellectuel, on lui parle comme à un enfant pré-verbal. On lui fait des gouzis-gouzis ou l'équivalent, mais on ne s'adresse pas à lui comme à ce petit adulte que sont les autistes, qui sont souvent des grands raisonneurs, des gens logiques, des gens qui s'intéressent au code écrit, qui ont un vocabulaire exeptionnel par écrit et par oral souvent, même si ils ne paraissent pas s'intéresser à l'aspect sociale des choses. Alors, cela correspond à faire le pari de l'intelligence chez un enfant qui paraît déficient.

P.M. - Donc l'idée finalement, c'est de l'aborder complètement différemment.

vendredi, juin 09, 2006

Gentil??!!!

Pour améliorer les comportements d'Antoine à l'école, j'ai décidé de récompenser les bons comportements. À tous les jours, l'école m'indique comment il s'est comporté dans la journée en encerclant, dans son agenda scolaire, un émotycone correspondant à son humeur. Et quand il a un bonhomme sourire, il lui font coller un sticker dans son agenda. J'ai donc mis en place un petit système visuel pour qu'il puisse comprendre ce que j'attends de lui et pour qu'il puisse savoir qu'elle sera la récompense.

Voici ce que j'attends de lui:

Et voici la récompense qu'il pourra avoir après 4 jours de bons comportements:


Cela a pris quelques semaines avant de comprendre vraiment le principe, mais maintenant il le comprend très bien.

Quand il arrive de l'école, la première chose qu'il me dit quand il a un collant dans son cahier c'est : "Gentil??!!!" et il s'empresse d'aller chercher son casse-tête pour pouvoir rajouter un morceau.

Si il fait une bonne journée aujourd'hui à l'école, cet après-midi il va pouvoir aller faire quelques bombes dans la piscine du Québec Inn!

jeudi, juin 08, 2006

Journée de recueillement

Un membre de ma famille vit un grand deuil ces jours-ci. Aujourd'hui, j'aurai une pensée toute spéciale pour elle et ses proches.

lundi, juin 05, 2006

Le langage comme de la musique

Depuis quelques semaines, Antoine ne veut pas que je le réveille. Il est trop bien dans son lit. Pour se mettre dans le contexte : de 6h30 à 7h00 je vais dans sa chambre aux 10 minutes pour lui flatter le dos et les cheveux pour qu'il daigne se réveiller. Quand il a un oeil ouvert, il ne veut plus que j'entre dans sa chambre. Il me dit alors : "Bye! Bye!" C'est sa façon à lui de nous dire vas-t-en! Il a associé cette signification à ce mot, car quand je lui disais bye-bye, je m'en allais toujours après.

Ce matin, il a pointé la porte et il m'a débité une suite de sons sans signification particulière, mais on reconnaissait le rytme et la mélodie d'une phrase. Si il avait pu mettre des vrais mots dans sa phrase on aurait pu l'entendre dire : "Sors de ma chambre maman, c'est correct je suis réveillé maintenant!" J'ai vraiment trouvé ça drôle, on aurait presque dit qu'il parlait une autre langue.

Pour comprendre pourquoi Antoine est capable de reproduire la mélodie du langage et non les mots qui vont avec, il y a une explication qui fut apporté par une chercheure en France. Elle a fait passé des scans à des personnes autistes et l'imagerie cérébrale démontrait que le langage et la musique activaient les mêmes zones cérébrales. Tandis que chez les personnes normales, le langage active une zone spécifique et la musique une autre. C'est pour cette raison que la communication est si difficile chez eux. Ils ont de la difficulté à faire abstraction des bruits ambiants lorsqu'ils écoutent quelqu'un parler. Cela demande donc une concentration supplémentaire pour décoder tout ce que les gens peuvent leur dire.

samedi, juin 03, 2006

Changement à l'horaire

Hier, dans l'agenda scolaire d'Antoine j'ai eu une notice à l'effet qu'Antoine avait eu un mauvais comportement. Durant 35 minutes, il n'a pas collaboré aux activités, il a lancé du matériel et a tenté de frapper et cela parce qu'il y a eu un changement dans son horaire. Il était prévu qu'il voit la psychologue en avant-midi et cela a dû être cancellé. Il faut dire qu'il adore travailler avec la psychologue. Je le comprends, elle fait du si bon travail.

Pour Antoine, il est très important de respecter l'horaire préétabli. Quand survient un contretemps et que l'on doit modifier l'horaire, cela le pertube car il perd ses repères et il faut bien le dire, il n'aime pas le changement. (Enfin, pas toujours, quand le changement est beaucoup plus plaisant que ce qui était prévu, c'est drôle mais c'est correct.) Comme quoi, il n'est peut-être pas si différent des autres enfants après tout, seulement il ne se contrôle pas aussi bien.

À l'école comme à la maison, il possède un horaire TEACCH. Voici 2 exemples d'horaire :

vendredi, juin 02, 2006

Une bonne mémoire

J'ai toujours su qu'Antoine avait une excellente mémoire. Hier, il me l'a encore démontré.

Les premières années de la vie d'Antoine se sont déroulées à Sorel. Antoine y a vécu jusqu'à l'âge de 5 ans. À cette époque, il obtenait les services du CRDI (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle) de la région. Comme je parle à Antoine avec des pictogrammes, j'utilisais le logo du centre pour lui signifier où nous allions.

Hier, mon p'tit chéri a trouvé le courrier et est venu me voir avec une lettre du CRDI de Québec. Il pointe le logo sur l'enveloppe et me dit "ici!". Il a voulu que j'ouvre l'enveloppe pour voir ce qu'il y avait dedans. Il fut un peu déçu de voir qu'il n'y avait rien d'autre que du papier avec des mots noirs dessus. Il pointe encore le logo et demande "Ici".

C'est bon de savoir qu'il a des bons souvenirs de ses thérapies. Les éducateurs sont vraiment formidables. Ils font tout pour que l'enfant ne s'aperçoive pas qu'il est en train de travailler. Chapeau, c'est réussi!

jeudi, juin 01, 2006

Il y a une momie dans mon jardin!

Hier soir, sur l'heure du souper, j'étais dehors avec les enfants à profiter de la belle température. Les enfants pataugeaient dans la piscine et moi je pratiquais la "farniente". Tout d'un coup, le ciel s'obscurcit sans crier gare. Un vent de panique s'empare de moi. Vite, vite il faut tout rentrer dans la maison. "Vite, vite Grande Fille viens m'aider à remettre la toile sur la piscine." Dès que nous sommes prêtes à déposer la toile sur la piscine, le vent décide de se lever avec une violence peu commune, je lâche prise malgré moi et la toile vient s'entortiller autour de Grande Fille. Elle ressemblait à une vrai momie égyptienne.

Fous rires assurés à l'abri dans la maison. :0)))