Camp l'Escapade

L'Escapade est le camp de la région de Québec qui se spécialise pour une clientèle TED* et autiste. Il est administré par Autisme-Québec. Ce camp est vraiment l'endroit par excellence pour nos enfants durant les vacances de l'été. La grande particularité est qu'il y a presqu'autant de moniteurs que d'enfants. La majorité des enfants ont leur moniteur attitré. C'est donc du 1 pour 1. Pour certains enfants, dont la personnalité peut être jumelée, il y aura 2 enfants avec 1 moniteur. Mais cela ne va jamais au-delà de ce ratio. Vous comprendrez donc, qu'en tant que parent, nous leur confions notre progéniture l'esprit en paix.

Antoine aime tellement y aller. Il ne se fait pas prier le matin pour partir et il est toujours souriant au retour. Il faut dire qu'ils vont à la piscine à tous les jours et notre garçon est comme un poisson dans l'eau. Il adoooore, tout simplement.




*TED: 'Troubles envahissants du développement'

Shopping TVA contre Formule 1

Depuis 6 mois déjà, Antoine monopolise la télévision pour écouter religieusement les publi-reportages à Shopping TVA. Je le laisse faire, car tout compte fait, c'est beaucoup mieux que de jouer sur le X-Box. Et cela a le mérite de l'intéresser aux tâches ménagères. Depuis ce temps, il a eu différentes passes. Il a commencé par passer l'aspirateur à tous les jours. Ensuite il époussetait tout ce qui pouvait être épousseté. Il a aussi lavé les miroirs 3 fois par jour. Il y a eu un moment où l'on concassait de la glace avec mon robot culinaire pour pouvoir manger de la neige (c'est un peu plus propre que la vrai! ;-) ) Vous l'aurez compris, toutes ces passions ont été vu en démonstration sur le canal spécialisé en publi-reportage.

Ce weekend, il y avait l'événement préféré de chummy. C'est à dire, "LA FORMULE 1"!!! Papa était donc devant le petit écran pour savourer sa passion à lui. Antoine arrive dans le salon et demande: "Maman, je veux TVA." Chummy de lui répondre tout de go, (en riant, taquinant et faisant le signe gestuel) "Papa dit NON!" Antoine récidive: "Papa, je veux TVA." Et encore une fois "Papa dit NON!" Notre petit bonhomme de répliquer: (en enlevant la télécommande des mains de son père) "Papa dit OUI!" Hilarité générale dans la maison. Nous l'avons tellement trouver bonne. Pendant ce temps, Antoine a pitonné 026 sur le clavier de la télécommande et il a regardé bien tranquillement son émission fétiche et papa s'est dépêché d'aller sur un autre téléviseur pour visionner la course.

Dans cette petite anecdote, il y a deux apprentissages de mon petit Lou qui me comblent de bonheur.

Le premier : Antoine est maintenant capable de différencier sa demande en fonction de la personne à qui il la fait. Depuis presque 2 ans que les intervenants de l'école travaillent ce concept avec lui. Qu'il soit capable de généraliser son apprentissage à la maison est le signe que le concept est acquis.

Le deuxième : Il n'y a pas si longtemps encore, Antoine ne maîtrisait pas le concept du "oui". Il comprenait le "non", mais n'avait aucune idée de ce que signifiait "oui". Si je lui disais: "oui, nous allons faire l'activité X", mais que l'activité ne débutait pas immédiatement, il pleurait car il croyait que je lui disait non. L'orthophoniste a travaillé cela avec lui et maintenant il semble bien le comprendre.

Vous comprenez maintenant pourquoi nous fûmes si contents de ces demandes.

"Je veux nage"

Antoine communique vraiment de plus en plus. Vendredi dernier, l'éducateur de la classe m'avait inscrit dans son agenda de faire parvenir le costume de bain pour lundi. Il y a une piscine extérieure jouxtant l'école et durant le mois de juin, les élèves du secteur de l'autisme profitent de chaque belle journée pour aller faire trempette. Comme il pleuvait ce lundi, je n'ai pas mis le kit de natation dans le sac d'Antoine. Les autres enfants devaient sûrement avoir leur attirail, car le lendemain matin, Antoine a cherché dans son garde-robe en me demandant: "Je veux nage". Comme je l'avais déjà mis dans son sac la veille, je lui ai mentionné le fait. Tout de suite, il est allé voir dans son sac d'école.

Cela peut sembler banal, mais c'est assez rare que je puisse échanger avec Antoine de cette façon. Ce qui m'a plu aussi, c'est qu'Antoine est capable de transposer les choses qui se passent à l'école pour les communiquer à la maison. C'est une chose très difficile pour lui.

L'apprentissage passe par l'expérience

C'est connu, il n'y a rien de tel que de faire des expériences pour acquérir des apprentissages. Hier, Antoine a fait tout une expérience. Il jouait avec le boyau d'arrosoir, comme à son habitude. Il expérimentait les différents jets du pistolet à eau. Habituellement, son jeu se limite à laver ma voiture, faire des rigoles d'eau dans le sable, arroser le stationnement et la haie. Mais hier, il a essayé quelque chose de nouveau. Le pistolet était réglé pour que le jet soit une bruine (une chance), il a profité du court laps de temps où je suis rentrée dans la maison et il a voulu voir ce que cela faisait d'arroser le moustiquaire de la porte patio. (Les petites gouttes d'eau qui s'aglutinent dans les petits carreaux, ça doit être drôle?...) Le hic, c'est que la porte était ouverte et ma table de cuisine a eu une bonne douche.

Espérons que l'apprentissage est acquis et qu'il ne récidivera pas cette expérience.

The Miracle worker

Quand j'étais enfant, j'avais visionné un film mettant en vedette une jeune enfant sourde-muette et aveugle, à qui une éducatrice essayait d'apprendre l'alphabet signé. À l'époque, ce film m'avait grandement impressionné, tant et si bien que j'y repensais dernièrement. Tel ne fût pas ma surprise de l'apercevoir en bout d'allée en faisant mon épicerie. Je me le suis procuré immédiatement et l'ai visionné de nouveau sans plus attendre. Mon intérêt pour ce film vient de la similitude qu'il y a entre cette enfant et Antoine, qui ne réussi pas encore entièrement à entrer en communication avec nous. Bien sûr, il est très en avance sur cette jeune fille, mais il reste encore beaucoup à faire.

Ce film est inspiré de la vie d'Helen Keller. Vous pourrez vous apercevoir, en lisant un peu sur elle, que la ténacité est toujours récompensée. J'espère trouver toute l'énergie nécessaire pour être aussi tenace.

Brunch pictos (suite)

Lors d'un précédent post, je vous disais que j'allais partager mon expérience de fabrication de pictogrammes avec d'autres parents. Cet après-midi, je feuilletais la publication 'Contact Autisme' de l'association Autisme Québec. Oh, surprise! Je vois ma photo au bas d'un article. Et oui, les intervenantes de l'association ont pondu un petit mot pour partager cette expérience de quelques parents.

Voici l'article en question:

Brunch pictos
Par Véronique Piuze

Par un beau dimanche du mois d'octobre, sept parents se sont réunis pour en apprendre plus au sujet des pictogrammes. Mme Linda Thériault a généreusement accepté de venir partager son savoir et son expérience avec d'autres parents. Linda est arrivée préparée, munie d'une présentation PowerPoint et de matériel diversifié.

Tout le monde a bien travaillé ce matin-là. Les parents sont tous repartis avec des pictogrammes prêts à être utilisés. Certains étaient sceptiques avant de venir, mais ils sont repartis convaincus, comme l'exprime si bien Salma : «Je pensais que c'était très compliqué, que je devais faire les dessins par ordinateur. Je suis agréablement surprise. Je trouve que c'est un outil important qui facilitera beaucoup le quotidien et qui me sauvera beaucoup d'énergie.»

Ce fut également un moment privilégié pour se rencontrer entre parents. «Voir que je ne suis pas toute seule à vivre avec cette différence me donne beaucoup d'énergie.»

Si vous êtes intéressés à venir fabriquer des pictogrammes, vous pouvez le faire à Autisme Québec sur rendez-vous. Vous aurez accès aux logiciels Boardmaker, Picture this et Communimmage ainsi qu'à la plastification, et ce, à des coûts minimes. Vous n'avez qu'à communiquer avec Véronique Piuze au 624-7432 pour prendre rendez-vous.

Gentil vs Content

Lors d'un précédent post, je vous avais parlé que je récompensais Antoine pour ces bons comportements à l'école. Lorsqu'il avait un bonhomme sourire dans son agenda, je le félicitais et lui disais qu'il avait été gentil à l'école et que j'étais contente de cela.

Et bien voilà, nous nous sommes rendu compte (l'école et moi), qu'Antoine associait le visage de quelqu'un de souriant à 'gentil' et quelqu'un qui était triste à 'pas gentil'. Une fois je pleurais, il m'a alors touché le visage et il a fait un sourire forcé et il m'a dit: «Gentil!». Il voulait que j'arrête de pleurer et que je mette mon plus beau sourire. Oh la la!!! Ce n'était vraiment pas le résultat que j'escomptais en instaurant ce système de récompenses.

Il faudra donc lui désaprendre ce mauvais apprentissage et tout recommencer à zéro. L'orthophoniste va nous bâtir un modèle à mettre en place à l'école, ainsi qu'à la maison.

Antoine prend tout au premier degré. Il va s'en dire qu'il ne comprendrait pas les blagues au sens figurés, il les prendrait sûrement à la lettre.